Ils se sont rencontrés par hasard – Camille Roy était barman et Maxime Léonard au Conservatoire – et ne se sont jamais lâchés… Et, ils ont décidé d’ouvrir un puis plusieurs bars en cherchant à proposer le parfait combo de tout ce qui leur plaisait. Ambiance cool, bières et vins de qualité, bonnes choses à grignoter et animations musicales jusqu’au bout de la nuit.
Il y a 14 ans, Camille, la petite vingtaine, s’associe pour gérer “Le Murmure” (rue du Belvédère) et il ouvre, en parallèle, son premier café bruxellois, la “ Goutte à Pépé” (avenue de l’Hippodrome). Durant 7 ans, avec la complicité de son ami Maxime (originaire de Nancy), ils apprennent le métier sur le tas… Puis dans la foulée, toujours à Ixelles, ils lancent un restaurant, “Le Fleuriste” (rue du Belvédère 8). Originaire de La Rochelle, Camille a débarqué à Bruxelles pour travailler dans le domaine du commerce équitable. « Pour payer mes études, je bossais dans les restos et les bars (Le Pantin, le Belga, etc.). Avec ces jobs, je me faisais facilement de la tune pour voyager… Puis, l’idée d’ouvrir mon propre café avec Max a fait son chemin, tout comme celui du resto. Avec un petit bémol, car la gestion conjointe d’un restaurant gastronomique et de bars s’est avérée assez compliquée au niveau des horaires et nous avons préféré transformer le restaurant initial en bar. Lorsque nous avons ouvert notre premier café, nous proposions déjà une belle sélection de bières. Les consommateurs n’étaient pas très habitués au goût de ces nouvelles bières artisanales… Comme la Zinne bir qui surprenait avec sa douce amertume. » Aujourd’hui, ce sont plus de 130 références de bières spéciales (mais aussi des whiskies, des rhums arrangés, des vins nature, etc.) qui s’affichent sur la carte de L’Amère à boire qui se décline désormais en 3 lieux : le premier (rue du Belvédère – derrière la Place Flagey), suivi du second, ouvert en 2018 (juste à côté de la gare de Calevoet à Uccle) avec l’aide d’un troisième comparse (Paulo, originaire d’Avignon) et du troisième à Saint-Gilles avec l’arrivée d’un quatrième associé, Julien Delmas – qui a également ouvert le Knop). Sans oublier, le tout dernier né des bars du quatuor, “ L’Impasse” ouvert Place du Châtelain en mars 2023.
Des bars qui sont de véritables lieux de vie et de partage. On peut y boire, y refaire le monde, y dessiner lors des « apéros destinataires », y écouter de la musique, faire des quiz musicaux, y assister à un spectacle de la Ligue d’Impro ou participer aux « Lundis tous courts » pour visionner un court métrage en collaboration avec l’asbl mookaite. Toutes ces activités sont gratuites ou presque… Et, il y a même une pompe solidaire qui redistribue 1€ tous les mercredis pour aider une association.
Chacun de ces lieux a une âme et les emplacements ont été choisis en fonction des opportunités. « Au départ, nous étions seuls, rue du Belvédère. Depuis, nous avons été rejoints par beaucoup d’autres établissements. C’est notre bar de référence le plus cosmopolite et le plus international de tous. Quand on a ouvert à Calevoet, on nous a traités de fous. Aujourd’hui le pari est réussi ! C’est sans doute le plus hétéroclite de nos bars avec une clientèle très variée : des familles, des jeunes, des vieux, des habitants du quartier et d’ailleurs… Et, ensuite, celui de Saint-Gilles qui est complètement dans le mood de ce quartier plutôt bobo. Quant au dernier, « L’Impasse », il est complètement différent car on y a recréé une vraie rue avec ses pavés et ses réverbères », commente Camille. À sa tête, toujours le même binôme auquel s’ajoutent Pirate et Julien Paul (des anciens du Delirium).
Quand on lui demande la recette du succès : « c’est un mixte de lieux, d’atmosphères et une chouettes collaborations entre des copains investis à 100% dans leur business. » Côté coûts, il faut moins de personnel que dans un restaurant. « Mais il faut le chouchouter pour le garder. On les paye correctement et le turnover est très faible. Certains nous ont suivi depuis le début. C’est un boulot avec des horaires particuliers puisque nos bars sont ouverts tous les jours de 16h à 2h du matin. »
Côté financement, ils n’ont pas fait appel aux banques et travaillent main dans la main avec des sponsors qui les ont aidés à monter leur business. Notamment des brasseurs. « Il y a ceux qui nous livrent et ceux qui fabriquent les bières. Parmi ceux-ci, il y a Bofferding avec lequel on a collaboré sur base d’un système de ristournes rétrocédées sur les commandes. Finalement, après 2 ans, notre prêt était complètement remboursé. »
Après ces multiples expériences, Camille et Max ont lancé en parallèle à leur business une boîte de consultance, Cammax, pour aider les futurs entrepreneurs à ouvrir leur bar. Au programme, des conseils qui vont du choix du lieu jusqu’à la réalisation de la carte, en passant par le placement des pompes, les démarches administratives… Une véritable carte à tiroirs où les futurs entrepreneurs peuvent piocher en fonction de leurs besoins et s’appuyer sur l’expérience de ces « serial entrepreneurs » qui ont connu les divers écueils auxquels faire face lors du lancement d’un business Horeca.